Ouh la la la la que je n’aime pas ça, négocier. Sauf qu’ici, c’est une institution, même entre Balinais. Sauf pour la nourriture, à priori, ou ils ne négocient pas entre eux. Mais le touriste à intérêt lui, à négocier même son kilos de fruit, si il ne veut pas le payer le prix d’un kilo de pomme en France.
Pour moi c’est difficile, d’autant que le coût de la vie est tellement bas ici pour nous, que rien ne me parait cher. Mais je sais aussi qu’il faut être attentif à ne pas fausser les règles du jeu qui pourraient de plus amener à augmenter artificiellement les prix. Et il est difficile d’avoir des informations sur le coût de la vie pour les Indonésiens.
Enfin bon, maintenant j’ai quelques repères de prix : celui de la location d’un scooter, d’une voiture, d’une bouteille d’eau, d’un plat de Mie Goreng ou de Nasi Goreng, d’un jus de fruits pressés, d’une pince à cheveux avec une fleur de frangipanier, d’une course en taxi pour l’aéroport, d’une nuit dans un petit hôtel…
Pour le moment, j’ai réussi à enclencher le processus de la négo, voir à oser dire non et partir quand le prix était trop élevé. De là à réussir à bien négocier, c’est une autre paire de manche ! Je me suis plus fait avoir que je n’ai bien négocié, je le sais. Mais j’apprends. Je commence à intégrer certaines règles comme :
- Laisser le vendeur ou le prestataire annoncer lui-même le prix, ne jamais faire la première proposition,
- Commencer la négociation à un tiers voir un quart du prix affiché annoncé pour les achats de souvenirs notamment, mais même de nourriture. Généralement, votre interlocuteur commencera pas vous dire « Impossible, bankerout ! ». Pour les chambres et les courses de taxi, c’est différent : la négociation se fait sur des proportions moins importantes et tient compte du nombre de jours. Mais par exemple, impossible de négocier un prix pour louer un scooter à la demie-journée, même si c’est pour le prendre à 14h00. C’est le tarif journée entière ou rien du tout, et le loueur n’en démord pas, quitte à râter la location !,
- ne pas s’évertuer à négocier quand on voit que le vendeur annonce un prix abusivement élevé. Même en négociant, jamais on n’arrivera à un prix correct. D’ailleurs en général, le vendeur n’insiste pas. Peut être parce qu’il sait qu’il abuse…mais aussi qu’il trouvera un autre acheteur qui paiera le prix fort!,
- rester concentrer, car la gentillesse et la douceur de votre interlocuteur peut vous faire perdre de vue vos objectifs de négociation. Ce d’autant qu’ils ont l’art et la manière de noyer le poisson et de vous faire oublier votre question ou votre objectif premier. Un grand classique : pas de rabais mais ils vous offrent un article supplémentaire moyennant un léger supplément…qui ramène quasiment au prix de départ!
- ne jamais oublier qu’un Balinais doit avoir des origines bretonnes, c’est pas possible ! Quand ils ont un objectif ou une idée en tête, ils ne l’ont pas dans le doigt de pied, pour reprendre une expression chère à ma grand-mère !
En tout cas, à la fin de l’achat, le commerçant, du moins sur le marché, béni la marchandise avec les billets en signe de « bonne chance ». Ca console parfois, d’avoir été pris pour un pigeon
Autre particularité particulière ici: les questions fusent tout de suite! A peine vous avez dit bonjour, et c’est parti : "d’où venez vous?", "depuis combien de temps êtes vous à Bali?" , "combien de temps vous restez?", "dans quel hôtel vous logez?", "comment vous appelez vous?"
Je crois qu’il y a une part de curiosité naturelle…et comme le disait un jeune homme l’autre jour, une part de "business". Car la conversation se poursuit quasi invariablement sur une proposition de services : "avez-vous besoin d’un hôtel, d’une voiture, d’un chauffeur, d’un taxi, d’un resto?"….Pas le temps de respirer, vous êtes littéralement submergés de question. J’ai essayé d’expliquer à ce jeune homme que si j’avais besoin d’un service, je savais le demander. Et que me questionner comme ça dès le matin 9h alors que je viens juste de poser un pied à la plage et que je me balade tranquille en ramassant des coquillages, n’allait très certainement pas me donner envie de discuter plus avant avec lui ! Il n’a pas eu l’air convaincu, mais il m’a laissée tranquille.
Mais gaffe, ils reviennent souvent à la charge. Toujours avec le sourire et gentiment…mais quand même ! Cette façon qu’ils ont d’insister en douceur, et de savoir glisser dans toutes circonstances une offre de service, me sidère…et j’avoue que j’admire leur façon de faire.
Pour ma part, j’essaie maintenant de répondre gentiment mais fermement…et si la personne insiste trop tant pis, je ne réponds plus. Sinon ça part dans des discussions interminables !