En voici une, importante.
Vous faites quoi
dans la vie?
Je travaille à être heureuse
A la suite notamment de cet article de Marie-Lore, je me suis rendue compte d'une chose qui prend bien de la place dans ma tête : le fait de toujours poser une attente derrière le travail que j'effectue.
Jusqu'ici, je n'arrivais pas à me satisfaire "simplement" d'avoir fait mon travail, consciencieusement et du mieux que je le pouvais. Quand je dispensais des conseils en RH ou en droit du travail, il fallait impérativement que je pousse pour que les choses se fassent. C'était pour moi une évidence : je devais m'assurer que tout était bien mis en place pour que légalement la personne soit protégée. Si mes supérieurs ne validaient pas les documents, je revenais encore et encore à la charge. Si un client restait avec une problématique, j'allais me faire un sang d'encre pour lui et le relancer : sa problématique devenait la mienne.
Et là, je me rends compte combien cette démarche n'est pas juste car alors, je pose une attente. Celle que la personne applique et fasse les choses.
Sauf que je ne peux pas le faire à sa place ou la "pousser à" : j'y perds beaucoup de temps et d'énergie et surtout, j'endosse des responsabilités qui ne sont pas les miennes.
Bien sur, sous-jascente, il y a une recherche de reconnaissance et d'être rassurée sur mes compétences, j'en suis bien consciente. Dans ce cas il m'appartient juste de me recentrer sur mon travail, de regarder si je suis en phase avec ce que j'ai fait, si j'ai été professionnelle, carrée et claire dans ma démarche. Et après, de laisser faire les choses, en répondant présente si besoin.
Petit à petit, j'en prends conscience et cela m'allège d'un poids considérable. Et hop, un petit coup de pied à ma culpabilité pour lui indiquer encore un peu plus la porte de sortie.
Je voulais partager une info concernant le paiement des Impôts sur le revenu, car en en parlant autour de moi, je me suis rendue compte que ce n'était pas si connu que cela. Je me suis souvent pris la tête à expliquer aux salariés étrangers de mon ancienne boite, les subtilités du décalage fiscal à la française. J'espère que j'arriverai à être claire...
Retraçons le parcours d'un contribuable :- année 2008 : perception des revenus
- mars 2009 : déclaration des revenus perçus en 2008
- en attendant l'avis d'imposition de 2008 (envoyé en septembre 2009), pas question de ne pas payer d'impôt. Alors les tiers provisionnels ou les mensualités (personnellement c'est ce que j'ai choisi), sont calculés sur la base du dernier avis d'imposition émis, donc celui de l'année 2007. Exemple : montant de l'impôt sur le revenu 2007 de 5 900 euros. Soit une mensualité pour l'année 2009, de 590 euros sur 10 mois
- Septembre 2009 : réception de l'avis d'imposition de 2008. Exemple : montant de 3 700 euros.
Gloups, cela fait, dans l'exemple pris, 2 200 euros de trop- perçus par les impôts.
Certes, ils régularisent, mais en attendant vos mensualités auraient pu n'être que de 370 euros par mois et non pas 590. 220 euros d'écart par mois, c'est pas négligeable.
Quand vous êtes dans ce cas de figure d'une baisse importante de revenus, vous pouvez demander à ce que vos mensualités (ou les tiers provisionnels) soient revus à la baisse (à la hausse ça marche aussi si vous voulez anticiper une grosse augmentation). Vous avez jusqu'au 30 juin pour le demander.
Comment faire? Soit vous rendre en Trésorerie directement, soit envoyer un mail (adresse sur l'avis d'imposition) en indiquant tous les coordonnées fiscaux qui figurent sur le document et le nouveau montant de votre mensualité ou de votre tiers (que vous aurez calculé grâce à l'outil de simulation des Impôts).
Attention cependant : l'Etat sanctionne ce qu'il appelle "les modulations à la baisse abusive". En clair, une marge d'erreur est admise dans l'estimation de l'impôt mais elle ne doit pas dépasser 20% (pour les contribuables mensualisés) et 10 % (pour les contribuables au tiers). Sinon, une majoration sera appliquée (pour plus d'informations et un exemple, allez voir ici).
Personnellement, je l'ai déjà fait à deux reprises, sans aucun problème. Et j'ai été remboursée en quelques semaines du trop-perçu sur les premières échéances. Par internet, la réponse est quasi immédiate. Je fais ma simulation mais je mets toujours un peu plus, pour être sure de ne pas tomber sous le coup de la majoration.
Pff, quand est-ce que la France met en place la retenue à la source????
Certaines personnes se disent que pour elles, il va être super difficile de faire un CV et de trouver un emploi. Parce qu'elles n'ont, je site "rien fait, ou pas grand chose...enfin rien d'important, rien qui compte vraiment".
Quand je leur demande ce qui leur fait dire ça, les réponses sont multiples.
Ca compte pas parce que :
- je l'ai fait bénévolement dans une association;
- j'aime bien faire ça mais que je n'en vis pas;
- je l'ai fait pour la famille, des amis;
- j'ai juste rendu service, donner un petit conseil comme ça en passant;
- c'est pas un métier ce que j'ai fait...
Et pourtant! En les reprenant ensemble, nous nous rendons rapidement compte que ce qui ne compte pas, est en réalité une vraie mine d'or.
Parce que ce sont des expériences avant tout, peu importe dans quelle sphère (privée, bénévole...) elles ont été réalisées.
Et que, comme toute expérience, elles ont amené ou développé chez la personne des compétences; elles ont mobilisé des qualités et des ressources particulières inhérentes à chacun d'entre nous.
Notre Société n'a pas (encore) pour habitude de vraiment reconnaitre et valoriser ce qui est réalisé en dehors de la sphère dite "professionnelle".
Mais cela ne doit pas vous faire passer à côté de vos réalisations et de vos expériences qui jamais, quoiqu'on puisse vous dire "ne compteront pour du beurre".
Il y a peu, je discutais avec une personne dont l'emploi est menacé et qui se pose des questions sur son avenir professionnel depuis longtemps. La situation est lourde à vivre : incertitude, ambiance de travail déplorable, Direction qui magouille à la vue de tous et qui fuit ses responsabilités, confrontation quotidienne aux problèmes de fonctionnement et aux départs, pression...
Comme c'est la crise, elle ne se sent pas de chercher et de partir pour un autre CDI. Au risque de ne pas voir sa période d'essai confirmée. Et donc de potentiellement se retrouver en situation précaire rapidement, car dans l'impossibilité de trouver autre chose. Du coup, elle continue à subir une situation qui la mine petit à petit, insidieusement.
En même temps, je comprends tout à fait ses peurs. Je les ai vécues, revécues, re-revécues, en long en large et en travers! Quand je me sentais à l'étroit dans mes jobs, que j'avais envie de changer, mais qu'en même temps j'aurais voulu en profiter pour changer vraiment et créer mon activité...et que finalement je reprenais un CDI, par sécurité.
Parce que avoir la sécurité de l'emploi, c'est le plus important. J'entends ça depuis toute petite. De qui? De ma famille d'abord, à 90% fonctionnaire (qui a oublié d'ailleurs, que les générations d'avant, une partie était artisan et commerçant...rigolo!) et 10% travaillant dans de grandes entreprises au sein desquels on faisait carrière sans se poser de questions.
De notre société ensuite, focalisée et construite sur la sécurité de l'emploi. Elle est partout : dans la vie courante (louer ou acheter un appartement par exemple), dans l'appréciation de la solidité d'un parcours professionnel (il a changé trop souvent d'entreprise celui là, il est pas fiable!), dans les difficultés inhérentes au parcours et à la vie de créateur d'entreprise...
Avec le recul, je me rends compte combien cet attachement très français au CDI et au délà de ça, à la sécurité de l'emploi, est sclérosant.
Pour moi d'abord, parcequ'en m'enracinant dans un ron-ron pseudo rassurant, le CDI
- a endormi mes envies, mes besoins, mes évolutions;
- m'a fait perdre confiance en mes capacités et mes compétences;
- m'a fait devenir frileuse et peureuse, perdre mon esprit d'initiative;
- a rendu difficile la prise de recul et la remise en question;
- m'a finalement privé de ma liberté (paradoxal!) et de ma créativité
Pour l'économie au sens large ensuite. Parce que les besoins sont toujours là, quelques soient les circonstances, même pendant la criiiiiiiiiiiise! Sauf qu'ils évoluent tout le temps et que nous restons sur des vieux schémas organisationnels et de vieux référentiels pour essayer de les satisfaire.
Et c'est là que ça coince : le sacro-saint outil CDI n'est plus adapté, mais il nous a anesthésié.
D'autant que la sécurité que le CDI offre est toute relative. Je m'en suis rendue compte lors du plan social. Personnellement, j'avais commencé depuis quelques mois à vraiment réfléchir à un "après", et je commençais à percevoir le départ de mon entreprise comme une vraie chance, non une catastrophe. Mais pour certaines personnes que j'ai accompagné à l'époque, c'était beaucoup plus difficile : leur monde s'écroulait, les peurs accouraient et ils ne voyaient pas comment rebondir.
Aujourd'hui, je comprends que cette "sécurité" viendra du fait que j'écoute, je suis, et je mets en oeuvre, mes envies en suivant mes valeurs. Sans hésiter à aller explorer de nouvelles pistes ou changer de voie quand une ne me convient pas ou plus.
Alors je vais peut être cumuler plusieurs casquettes : auto-entrepreneur, portage salarial, intérim, CDD. Statuts qui évolueront au fil du temps...Peu importe. Ils me donneront la souplesse et la liberté dont j'ai besoin pour vivre de mes envies. Ce qui fais que je vais toujours retombée sur mes pieds. J'en ai la certitude.
Parce que désormais je suis sur le chemin de devenir acteur de ma sécurité, et non plus dans l'attente qu'un tiers me l'assure.
Lors de mon séjour en Nouvelle Calédonie j'ai rencontré plusieurs personnes qui avaient tout plaqué en métropole pour venir vivre autre chose, dans cette ile du bout du monde. Beaucoup avaient un point commun : envie de changer de vie, de vivre autre chose, autrement.
Certains avaient réfléchi en amont à ce qui les poussaient à partir. Ils étaient arrivés avec l'envie de faire bouger et avancer les choses personnellement et professionnellement.
Comme ce jeune homme venu s'installer là après avoir réalisé que tout ce sur quoi il bâtissait sa vie, à savoir le mariage et une maison, n'était pas son envie profonde. Que ce qu'il voulait, c'était voyager, quitter un environnement familial et amical qui lui pesait, et changer un métier dont il se lassait déjà, à moins de 30 ans. Il était carrossier, c'est ce qui lui avait permis de décrocher, depuis la métropole, un emploi sur l'île. Maintenant qu'il avait pris ses marques, il commençait à voir clairement des opportunités d'expérimenter de nouvelles activités se dessiner.
D'autres étaient arrivés "la fleur au fusil", en se disant qu'au soleil, entourés de paysages et de lagons magnifiques, la vie serait forcément plus belle et qu'alors, tout irait mieux. Beaucoup de ces personnes avaient foncé tête baissée suite à ce reportage diffusé par Capital, il y a une dizaine de mois : le miracle calédonien, l'île du plein emploi...Ils débarquaient à l'Auberge de Jeunesse de Nouméa, avec un simple billet aller et au mieux, des économies pour tenir un mois ou deux.
Or, il leur suffisait de quelques jours pour se rendre compte que
1°) la vie sur l'Ile n'était pas aussi paradisiaque que le reportage voulait le laisser penser;
2°) le plein emploi était virtuel et mis à part certains domaines très particuliers, il n'était pas plus évident de décrocher un job ici, qu'en métropole;
3°) la vie d'îlien est très particulière, d'autant plus sur un archipel à plus de 2 heures d'avion de l'Australie, une autre île elle même à plusieurs heures de vol d'un "vrai" continent.
Au final, ils traînaient à l'Auberge, déçus et perdus, ne sachant plus ni quoi ni comment faire. Ils pensaient changer de vie rapidement et facilement, mais la réalité était autre. Et ils restaient avec leur envie de changement, sans plus savoir où ni vers qui se tourner.
Alors oui, changer d'air est primordial pour se poser, se reposer, se couper de ses repères, prendre du recul, expérimenter ses envies. Mais cela ne suffit pas.
Car changer de vie reste un travail de fond : si on ne se pose pas les questions de ce qu'on a envie de changer, pourquoi, et comment on peut faire, alors on change en surface, simplement. On se donne l'illusion de changer et ça tient quelques mois, quelques années. Et puis les questions reviennent...et ça recommence...
Vous devez être le changement que vous voulez voir dans ce monde
Gandhi