Comme le "hasard" est drôle.
Au moment où les athlètes de la Fédération d'Athlétisme (FFA) faisaient la Une des journaux après leurs exploits aux Championnats d'Europe, la Fédération Française de Foot (FFF) auditionnait les joueurs, dans le but de trouver et de sanctionner les initiateurs de la grève de l'entrainement durant le Mondial.
La FFF n'était pas sortie grandie de l'épisode "on se qualifie avec la main". Mais là, elle atteint le fond du fond du pathétique et du grand n'importe quoi.
Quand j'ai vu la grève des joueurs, ma première réfléxion a été "cela doit aller bien mal dans l'équipe, et depuis un moment, pour qu'ils en arrivent à une telle extrémité. Aller bien mal entre eux, aller bien mal avec leur encadrement".
Parce que oui, les joueurs sont extrêmement bien payés; oui ils représentent la France; oui ce n'est pas une attitude professionnelle; oui, certains ont pu avoir des propos déplacés inadmissibles; oui, certains ont un ego surdimensionné. Certes.
Mais peut-on penser un seul instant qu'ils aient planté cette coupe du Monde sciemment, l'un des RDV sportifs majeurs de leur carrière? Non, je ne le crois pas une seule seconde. N'auraient-ils pas aimé que les choses se passent autrement? Si, très certainement si.
Mais quand l'ambiance est déplorable, le dialogue inexistant, les injustices nombreuses, la stratégie et la cohésion de groupe aux abonnés absentes; qu'on ne sait plus comment se faire entendre; que la coupe est tellement pleine qu'elle menace à tout moment de déborder...et bien on (ré)agit comme on peut. Ce qui n'engendre pas toujours des comportements adultes et responsables, ça c'est certain.
Et puis généralement, on n'est pas seul dans l'histoire : les responsabilités sont partagées,. Sauf que la co-responsabilité joueurs/dirigeants, je ne la vois guère en ce moment, dans le procès à décharge qui se déroule depuis des semaines contre les joueurs. "Oublié" ou furtivement évoqué, le rôle de l'encadrement. De Raymond Domenech, manager de l'équipe, mais aussi du Président de la FFF, manager du manager.
Le premier n'était visiblement pas à sa place, ce depuis des années. Les résultats du sélectionneur depuis sa prise de fonction, son comportement et ses déclarations vis à vis des entraineurs, des journalistes, parlent d'eux même. Le second, l'a maintenu envers et contre tout dans ses fonctions, lui apportant un soutien sans faille jusqu'au dernier moment, même après un Euro 2008 catastrophique.
Or, on aura beau mettre les meilleurs joueurs du monde ensemble, si personne n'est là pour créer l'esprit d'équipe, gérer et encadrer cette équipe au quotidien...cela ne peut pas fonctionner.
L'interview de Patrice Evra est très intéressante : elle remet les pendule à l'heure. Un Capitaine de l'Equipe de France qui parle sincèrement de ce qui c'est passé, en reconnaissant sa part de responsabilité, et en remettant chacun fasse aux siennes.
En paralèlle, les résultats de la FFA mettent en lumière une manière différente de manager les hommes, notamment par les échanges et le partage entre entraineurs, joueurs, toutes générations confondues; le décloisonnement entre les spécialités; la remise en question des organisations et des hommes. Pour en savoir plus, c'est par par ICI.
Deux Fédérations, deux visions radicalement différentes de la gestion des hommes. Deux Fédérations, des résultats à l'opposé : de l'exploit, à la chute libre.
Crédit photo Le Figaro