Pas réveillée, un peu speed, fatiguée, j'ai mal négocié deux pauvres petites marches. Et hop, entorse de la cheville et trois semaines d'atèle et béquiles, dont une semaine immobilisée chez moi. Au début, je me suis dit "oui bon, c'est pas grave. Je vais annuler certaines choses mais je serai quand même autonome sans souci". Sauf que j'ai rapidement constaté que je ne pourrais pas monter et descendre de mon premier étage sans ascenseur aussi facilement que je l'avais imaginé. Et que tout allait me prendre beaucoup plus de temps!
Résultat : obligation de gérer autrement, à commencer par règler les choses en douceur sans râlerie et lâcher prise.
J'ai été testée dans les quelques heures qui ont suivi : livraison de courses pour remplir une cuisine désertique oubliée par la superette du coin, carte SIM de mon nouvel opérateur téléphonique inutilisable. J'ai tempété...et je me suis empétrée! Une journée épuisante pendue au téléphone à m'énerver (venez en boutique Madame, on vous change la carte SIM tout de suite...argh!), pour finir avec des courses enfin livrées mais avec des produits défectueux et une nouvelle carte SIM en route par la poste soit 5 jours mini sans téléphone portable.
Et là, je me suis dit "calme, douceur et amabilité! En râlant et en revendiquant comme ça, tu bloques tout. Non seulement personne n'a envie de t'aider et de trouver une solution, mais en plus tu es dans une telle énérgie de crotte que tout va merdouiller". Confirmation 5 jours plus tard : la carte SIM pour laquelle j'avais bataillé n'est jamais arrivée car la commande n'a jamais été validée chez l'opérateur. CQFD
Et alors, "calme, douceur et amabilité" ça marche? OUI! Carrément. Tous pleins de dossiers se sont débloquées tranquillement dans la semaine qui a suivie, parce que je prenais le temps de les gérer en me disant à chaque fois "zen".
Les autres effets? Obligation, sous peine de devenir chèvre et ultra-chiante :
- d'être patiente (non Nathalie tu ne pourras pas faire les 30 trucs prévus sur ta liste!),
- de prioriser les actions (c'est quoi le plus important là aujourd'hui parce que vu ta vitesse de déplacement, tu pourras pas en faire plus de 2),
- de réfléchir avant d'agir pour éviter les aller-retours et les mouvements inutiles (si tu te lèves, c'est pour faire quoi? Et comment tu le fais de manière optimale parce que tu vas pas te relever 10 fois)
- de trouver des solutions au lieu de bloquer obstinément sur le problème en forçant pour qu'il se résolve comme je voudrais qu'il se résolve (j'envoie un message pour dire que je ne suis pas joignable sur mon portable pendant quelques jours, en donnant mon fixe. Et comme de toute façon, je ne bouge pas de chez moi...c'est facile de me trouver!)
- de demander de l'aide et accepter l'aide proposée (merci à tous!!!)
Ce petit moment d'immobilisation m'a fait le plus grand bien. Il m'a ramené à l'essentiel et m'a permis de vivre sur un autre rythme, en prenant encore plus conscience de mon énoooorme capacité d'éparpillement, du temps et de l'énergie qu'elle me fait perdre.
Récemment, je me suis achetée un bouquin dont j'avais envie depuis longtemps : "Dis moi où tu as mal, je te dirai pourquoi" de Michel Odoul. Il apporte des éclairages intéressants sur les bobos du corps, pourquoi ils se produisent, à quoi ils sont reliés.
Personnellement, je suis convaincue qu'une maladie ou un traumatisme physique n'arrive pas par hasard et qu'il est directement en lien avec ce que nous vivons ou avons vécu. Mon entorse me l'a confirmée.