Il est des chansons qu'on entend depuis son enfance, qu'on chante à tue-tête...sans accorder de réelle attention aux paroles. 

Et puis un jour, la chanson raisonne d'une manière particulière. Elle vient faire écho à quelque chose dans sa vie, et elle prend une autre dimension.

Si ce n'est pas celle-ci qui vous parle, peut-être en trouverez vous une autre dans la discographie du Big Bazar. ((-;

Chante la vie chante
Comme si tu devais mourir demain
Chante comme si plus rien n'avait d'importance
Chante, oui chante
Aime la vie aime
Comm' un voyou comm' un fou comm' un chien
Comme si c'était ta dernière chance
Chante oui chante
Tu peux partir quand tu veux
Et tu peux dormir où tu veux
Rêver d'une fille
Prendre la Bastille
Ou claquer ton fric au jeu
Mais n'oublie pas.

Chante la vie chante
Comme si tu devais mourir demain
Chante comme si plus rien n'avait d'importance
Chante, oui chante
Fête fais la fête
Pour un amour un ami ou un rien
Pour oublier qu'il pleut sur tes vacances
Chante oui chante
Et tu verras que c'est bon
De laisser tomber sa raison
Sors par les fenêtres
Marche sur la tête
Pour changer les traditions
Mais n'oublie pas.

Chante la vie chante
Comme si tu devais mourir demain
Chante comme si plus rien n'avait d'importance
Chante, oui chante
La la la....

Source Pinterest (un très bon anti morosité lui aussi - il faut juste faire gaffe, on peut y passer des heures!)

Dans mes brouillons d'articles, j'ai retrouvé des extraits de cet interview de Jane Fonda lu dans la magazine ELLE du 9 novembre 2012 dont le titre était « on ne vieillit pas, on grandit ». M'étonne que cela ait retenu mon attention, je suis en plein dedans : 2013, l'année où tout me pousse à abandonner mes comportements infantiles pour grandir et devenir adulte.

Elle y abordait différents points qui là aussi, font bien écho : 

- le pardon : Mon autobiographie m’a permis de faire le bilan de ma vie (…). Par exemple, cela m’a aidée d’étudier mes parents non pas en tant que parents mais en tant qu’être humains (…). Après un bilan sur soi même on se voit de façon plus objective et on parvient aussi à pardonner. C’est un des trésors de l’âge, le pardon. 

- le courage d'être soi. Vous avez eu le courage d’être en première ligne du mouvement contre la guerre du Vietnam…mais vous dites que le courage d’être vous-même ne vous est venu que récemment…

Toute la ma vie j’ai eu peur d’être moi-même. Je pensais que si je n’étais pas parfaite, on n’allait  pas m’aimer. J’ai été boulimique pendant des années, j’ai mis ma carrière entre parenthèse…Ca m’a pris 62 ans pour arriver à me dire « bon, non, je ne suis pas parfaite mais je suis suffisamment bien ». Et ça y’est, ça va…

- la maladie de la perfection : C’est très commun  parmi les femmes. Et ça peut détruire leur possibilité d’être heureuse. Enfants, elles savent ce qu’elles veulent puis elles  ont peur de le dire, puis elles ne savent plus…Vous savez, il y a une erreur dans la Bible que je trouve très intéressante : dans l’Evangile selon Saint Matthieu, Jésus dit « soyez parfaits, comme Dieu est parfait ». En réalité, l’adjectif grec « teleios » a été mal traduit. Il signifie non pas parfait mais entier. Soyez entiers !

Ces trois expressions - pardon - courage d'être soi - maladie de la perfection me parlent à fond. 

J'ai longtemps cru que je ne pouvais pas pardonner. En grandissant, je découvre la force du pardon, la libération, la paix, la sérénité et la joie qu'il apporte dans la vie. M'engager sur la voix du pardon c'est d'abord voir et reconnaître des blessures, des colères, des erreurs qui de toutes les façons, même si je les ai bien enfouies, me pèsent et me rongent de l'intérieur. Et puis s'est travailler dessus pas à pas, pour comprendre, accepter...et pardonner ou se pardonner.

Le courage d'être soi, je ne me posais même pas la question avant de commencer à "travailler à être heureuse". Aujourd'hui, j'ai passé des caps et j'assume de plus en plus qui je suis, "mon autrement" dans ma manière d'être et de vivre.

Pareil pour la maladie de la perfection, je ne savais même pas que j'étais atteinte! Et pourtant...la peur de mal faire, la peur de l'erreur et de l'échec m'ont longtemps paralysés. Avec derrière, la peur de ne pas (plus) être aimée si je ne suis pas parfaite. Je me soigne sur ce point, les peurs sont encore là. Mais maintenant je les vois, je les comprends et les accepte mieux...et j'apprends à me pardonner...

Florence m'a fait découvrir cette vidéo géniale. Encore une fois une vidéo du réseau TED, une vraie mine d'or remplie de pépites (voilà le lien vers des vidéos traduites en français).

J'ai eu envie d'en faire deux articles : un sur "vous faites quoi dans la vie", et un sur "RH Autrement". Parce que cette vidéo m'a permis de mieux matérialiser les ponts entre mon expérience d'être humain que j'essaie de partager sur ce blog, et mon métier de RH tel que je le vois et que je souhaite le pratiquer. Bien loin des "croyances" des professionnels qui façonnent encore aujourd'hui les Relations et les Ressources humaines dans le monde du travail.

Obligé de se poser pendant deux mois et demi suite à un accident, ce jeune homme a découvert une autre vision des choses. Au moment de reprendre son travail, il avait déjà changé. Alors il est parti chercher des réponses à ses questions à travers le monde. Tout au long de ce chemin et de ses rencontres, il a pris concience que l'homme était un tout, relié à la nature. Il a appris à déconnecter son mental, retrouver son corps et vivre au présent. Il a remis en question ses croyances, il s'est ouvert à d'autres visions scientifiques mais pas que.

Il a compris cette tension que nous vivons depuis quelques années, cette fameuse "crise" qui n'est en fait rien d'autre qu'une phase importante de bouleversement et de changement. Inéluctable. Réjouissante et enrichissante pour celui qui a envie de rentrer dans cette dynamique et de participer au changement en se remettant lui même en question. Stressante et dure pour celui qui en a peur et qui lutte en espérant conserver un système à bout de souffle qui tombe en ruine morceau par morceau.

La conclusion a laquelle il arrive me réjouit. Of course.

"ceux qui vont changer, ce sont tous les gens ordinaires qui font des choses extraordinaires. Qui innovent à partir d'une autre mentalité, à travers un autre apport" (...) "N'attendons pas que cela vienne d'en haut mais simplement de nous, des être humains conscients de ce qu'on est, conscients de ce monde. La somme des éveils individuels amènera l'éveil collectif. Ceux qui passeront à l'action inventeront ce monde de demain".

J'ai pris conscience assez récemment, que je vivais comme enfermée dans un cube de plexiglas. Spectatrice, je regardais la vie en général derrière une barrière que j'avais construite, qui me coupait des autres et de moi-même. Insensible à ce qui se passait autours de moi, coupée de mes émotions et de mon ressenti, coupée des autres. Enfermée dans une carapace qui ne laissait pas filtrer grand chose, sauf quand la pression ouvrait une petite brêche. Un peu comme une cocotte minute. 

J'avais reçu le message il y a quelques années, d'une belle aux bois dormants endormie dans son donjon. L'image m'avait déjà beaucoup parlé à l'époque, mais j'étais bien loin de comprendre tout ce que cela sous-entendait vraiment. 

Huit ans plus tard, et autant d'années de travail sur moi de pleins de façons différentes et complémentaires (work toujours in process parce qu'au final, il ne s'arrête jamais), je commence à vraiment me rendre compte. Et reconnaitre que je suis une personne hyper-sensible au fond. Qui s'est forgée une carapace bien épaisse dès l'enfance pour se protéger et survivre dans un monde de grands. Apprendre à taire mes émotions et mes ressentis pour ne pas trop souffrir et développer un gros mental pour analyser, anesthésier, rationnaliser...Un petit "robot" branché sur pilote automatique qui ne voit rien et n'entend rien, sur qui "tout glisse", et qui tient à distance tout ce qui pourrait venir perturber son pseudo équilibre. Et qui fait des "resets" hypers réguliers pour vider son disque dur des évènements. Devenu amnésique en apparence, je pensais pouvoir piloter ma vie sans trop de perturbations...

La prise de conscience a été rude. Parce que cela m'a remis brutalement en question. Je me suis rendue compte combien j'avais toujours été entourée de personnes bienveillantes qui m'avaient aimées, aidées, soutenues, encouragées tout au long de ma vie. Qui s'étaient montrées indulgentes et compréhensifs, malgré cet enfermement, la dureté et la froideur qui en résultaient. Je m'en suis beaucoup voulue de ne pas l'avoir vue, de ne pas avoir su l'apprécier. Comme je m'en suis voulue de ne pas toujours voir et comprendre ce que eux vivent, être présente pour eux de manière juste, d'avoir autant de mal à échanger et partager avec eux de manière plus profonde et ouverte.   

Un long processus que d'accepter tout ceci. D'accepter que ce fontionnement n'était pas fondamentalement le mien mais que j'ai eu besoin de cette protection pendant les 40 premières années de ma vie. Et qu'aujourd'hui que je m'en rends compte, je vais pouvoir changer. Me réveiller, sortir du donjon et rentrer de pleins pieds dans ma vie, en cheminant avec et à côté des autres.

Ce texte attend depuis des mois dans mes brouillons. Je m'inventais pleins d'excuses pour ne pas le publier. La vérité, c'est que j'avais encore peur. La peur de me reconnaitre vulnérable, de le dire, et que cela ne se voit.